ORIGINE
L’origine de la Paroisse de LANDUJAN remonterait au Vème siècle avec le passage de Saint TUDIN, contemporain de Saint CORENTIN, évêque de Quimper, auprès de qui il aurait exercé son ministère, l’accompagnant près de ST MARTIN, 1er évêque de TOURS, il fut abbé de prieuré, puis évêque. Dans sa pérégrination, il aurait fondé la paroisse de LANDUJAN. Il est représenté avec une mitre, une crosse dans une main, un livre dans l’autre, signes de son statut.
En 1181, la Paroisse dépendait du chapitre de ST Malo, selon une bulle du Pape Lucius III.
A cette époque, la paroisse était rattachée au doyenné de Plumaudan, dépendant de l’archidiaconé de Dinan. Ces mêmes archives citent l’abbé Ruffier en tant que curé de la paroisse en 1459. Suite au Concordat du 15 Août 1801, entre Bonaparte et le Pape Pie VII, l’évêché de Rennes englobe ceux de Dol et St Malo. Par suite de cette disposition, La Paroisse de Landujan est rattachée à Rennes. En 1859, elle dépend du doyenné de Montauban de B.
Les droits de Fondation et de prééminence dans l’Église appartiendront successivement aux châtelains du Bois Hermès-Tirecoq (connus surtout à la cour des Ducs de Bourgogne de 1383 à 1458), puis De Botherel et De Gueheneuc.
ENVIRONNEMENT
L’Église est entourée d’un cimetière jusque dans les années 1950 (le nouveau cimetière est béni en 1951 ).
D’anciennes cartes postales donnent un aperçu du mur d’enceinte, du calvaire avant son transfert dans le nouveau cimetière, l’IF majestueux, le monument aux morts, œuvre de M. Folliot, inauguré le jour des 40 heures 1923. Tout près, la fontaine ST TUDIN doit au fondateur de la paroisse le jaillissement d’une source dans un lieu marécageux. En 1913, un monument est érigé en son nom.
Sa source est bénéfique pour les yeux.
CONSTRUCTION
La période la mieux connue, car plus récente, remonte aux XVIIè, XVIIIè et XIXè siècle
XVIIème siècle : Construction d’un édifice portant des bases de la structure actuelle
XVIIIème siècle : Création de baies vitrées dans la NEF
XIXème siècle : Le clocher en BOIS est remplacé par une nouvelle construction datant de 1893. Il est intéressant de rapprocher le cadastre Napoléonien de 1835 avec le plan actuel. La distinction entre les deux ouvrages est significative.
En complément du nouveau clocher, il était prévu la transformation de la NEF en un vaisseau à trois voûtes, d’où les pierres en attente de chaque côté du clocher, révélant la projection de la future construction.
CLOCHER
L’ancien clocher menaçant ruine, le Conseil de Fabrique, après de nombreux débats, décide enfin le 2 Août 1891 l’édification d’une nouvelle TOUR et PORCHE, pour 28 400 F., mais renonce à l’agrandissement de la NEF, au coût de 20 000 F.) (en raison de pertes énormes dues à la grêle)
L ’architecte du clocher Henri MELLET est un contemporain de M. REGNAULT, connu pour de nombreuses réalisations en Bretagne. L’ouvrage de style néogothique régional est la copie du clocher de GUIMILLIAU dans le Finistère. L’inspiration de cette architecture pourrait venir d’une suggestion des Pères de ST Jacques, présents à l’époque dans l’environnement des 2 Paroisses. Le clocher de Landujan sera son unique œuvre dans ce style de construction.
A l’appui de sa décision, Le Conseil de Fabrique atteste par son Trésorier Comptable, son Président, et confirmation du Maire de Landujan, que la somme de 28 400 F. nécessaire à la construction est bien en Caisse
Les accords seront alors requis près de la commune (4 Octobre 1891), l’archevêché (15 Avril 1892), la préfecture de Rennes, selon le compte-rendu ci après :
Le Conseil local des bâtiments civils réuni en commission à la préfecture de Rennes est composé de MM. Rousseau, ingénieur en chef du Département, Président – Michel, ingénieur des Ponts et Chaussées – Laloy, architecte du DPT – Bézier-Lafosse, architecte honoraire du dPT – Langlois, architecte des bâtiments de l’ETAT – Martenot, architecte de la Ville de Rennes – Jourdan, chef de division à la Préfecture, secrétaire.
« Le conseil après avoir entendu le rapport de M. Bézier-Lafosse en adopte les conclusions favorables à l’exécution » Pour extrait conforme Rennes le 30 Avril 1892, le Secrétaire Général »
A noter que nous n’avons pas retrouvé le descriptif des travaux de 1893. L’ouvrage dans sa construction semble se rapprocher d’un précédent mémoire, très détaillé, réalisé le 13 février 1866 par J.M. Commereuc, entrepreneur à Irodouër, qui avait été validé le 17 Juin 1866, par le Conseil de Fabrique, mais resté sans suite. La guerre de 1870 est peut-être la raison de l’abandon du projet reporté de…. 25 ans.
La pose de la première pierre et sa bénédiction par l’abbé Veillard, curé, a lieu le 30 mars 1893. L’estimatif
Mellet de 28 400 F d’époque sera respecté. Une souscription apportera 6 000 F. Mais certains versements annoncés feront défaut ! Les travaux seront terminés en Juin 1895.
La construction est réalisée par Jean-Marie BOUGEARD, entrepreneur à Médréac. En remplacement de l’entreprise Delignères de Montfort, retenue dans un premier temps.
Les charrois sont faits par les paroissiens. Les matériaux proviennent pour le granit des carrières du Hinglé, pour les rampants des côtés, de Chailloux en Montauban, et l’élévation de l’ouvrage est en pierre de Crazanne (entre La Rochelle et Saintes) ( N.B. selon le document de 1866).
Le porche du clocher abrite une porte en arc brisé, provenant de l’ancienne entrée de l’Église. Conservant sa largeur d’origine, elle est rehaussée par l’ajout en pied d’un socle en granit portant sa hauteur à 3,50 m. Il a abrité également une pierre tombale aux armes des de Botherel, portant une inscription, surmontée d’une tête de mort, de deux os en sautoir et soutenue de trois larmes « arrête passant prie pour un pauvre pêcheur qui était hier. Et que tu seras demain - hic laborum meorum meta » (transférée depuis dans le cimetière). A remarquer, à l’entrée de la Nef deux pierres face à face en forme de dalles tombales.
Il est « noté » à cette époque l’existence d’un remploi d’une porte de la fin du 15è siècle dans le bras sud du transept
3 belles cloches, sortant des fonderies BODLEE LE MANS, seront bénies par l’abbé COUDRIN, recteur de Montauban, l’homélie prononcée par l’abbé PLAINE, aumônier des sœurs de ST Vincent de Paul, au cours d’une messe célébrée par l’abbé VERGER, natif de Landujan.
La Fanfare de Montauban de Bretagne, dirigée par l’abbé ALLIOT, animait la cérémonie.
La grosse cloche présente un diamètre de 1102 mm pour 758 Kg, la seconde 970 mm et 500 kg, la petite 870 mm et 384 kg. Une petite cloche en haut de l’édifice complète le carillon de l’Eglise
A noter le désistement du parrain, puis de la marraine par solidarité, de la 2ème cloche « HENRIETTE »
Le recteur Louis-Marie VEILLARD, lors de la Bénédiction des cloches, clôturait la cérémonie par cette très belle phrase : « Mon pays n’est pas le plus beau de la terre, mais mon clocher est le plus beau d’alentour »
Après une première électrification de 2 cloches par M. Cogneau de la maison Mamias du temps de l’abbé PLACE, curé, l’entreprise Renault de Montauban de B. réalise en décembre 1948 la mise sous tension de la troisième cloche, avec liaison vers la sacristie et pose du tableau de sonnerie.
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1962 ; « c’est mort…...le carillon de notre clocher s’est tu, c’était prévu et annoncé, suite au changement de tension » . Une révision générale sera programmée avec la transformation de 2 moteurs sur 3…
L’installation alimentera 3 mises en volée des cloches et 2 tintements.
QUELQUES DATES
1866 – Le 13 février, établissement d’un descriptif et estimation détaillée des travaux à hauteur de 17 294 F. par J.M. Commereuc, entrepreneur à
Irodouër, en remplacement d’un clocher en bois
1891 – Le 2 août, le Conseil de Fabrique décide de la construction d’une TOUR et PORCHE, et renonce à l’agrandissement de la NEF (sup.20 000 F.)
Le Trésorier, le Président du C.F., et le Maire confirment détenir en Caisse la somme de 28 400 F. nécessaire à la construction
LE C.F. demande l’accord de l’archevêché (10 05 1892)– du Conseil Municipal - De l’autorité Civile
1892 – le 30 Juin, le marché est attribué à une entreprise de Montfort s/Meu, puis retiré pour raison de solvabilité insuffisante
L’entreprise Bougeard de Médréac exécutera finalement la Construction de la tour, sous la direction de Henri Memmet, architecte
1893 – Le 30 Juin, l’architecte établira une première situation de travaux à 4 800 F. ; et une seconde de 8 600 F. le 18 Octobre
1895 – Le 10 octobre, reçu de M. Bollée, Le Mans de 4 400 d’acompte pour 3 cloches
1896 - Le 30 Septembre, reçu de Mme Veuve Bougeard suite au versement d’une somme de 5 000 F., à valoir sur les travaux de l’Église
Son mari est DCD en avril de la même année à l’âge de 49 ans
INTERIEUR
A la suite de travaux selon la date de 1931 gravée sur la flèche, l’abbé Blandin, curé depuis le 22 octobre 1923, entreprend en 1935, une rénovation de l’intérieur de l’Église : peinture des murs, par M. Bizette de Montauban pour 7 185 F., du Maître-autel richement décoré, vernis des stalles, autel de la Ste Vierge transformé...
En 1954, d’importants travaux sont à nouveau engagés ; Devant les 2 petits autels, l’entreprise Bizet remplace les parquets pourris par des marches et paliers en granit
- La balustrade allant d’une extrémité à l’autre du transept est réduite à la table de communion devant le Chœur - la chaire située côté épître est transportée dans le Chœur - les confessionnaux près des petites portes latérales sont remontés vers les petits autels - les 2 petites portes côté droit en montant la nef sont murées - Une niche dédiée à Ste Thérèse est aménagée dans l’embrasure de la porte la plus haute. A l’extérieur, près de l’accès à la TOUR, on aperçoit le montant d’une ancienne porte, absorbée partiellement par le clocher, ce qui laisse à penser que celui-ci est en partie construit sur le fond de la Nef, réduisant sa longueur. Il était prévu d’élargir cette dernière pour augmenter sa capacité de 100 personnes.
En 1968 La commune procède à une révision de la toiture de la NEF, et refait à neuf celle du Chœur et du Transept
En 1970 Les entreprises Poirier Frères, Daugan et Neveu réalisent l’Autel face à la NEF, et déplacement de l’ancien autel
En 1981, la mairie fait appel à l’entreprise Delestre pour l’installation d’un chauffage au gaz,
En 1983 L’entreprise Michel Dartois de Montauban de B. refait l’ensemble de l’éclairage électrique de l’Eglise.
SACRISTIE
Construite à la place d’un précédent édifice, elle fut à une certaine époque une chapelle. Une pièce lui est contiguë. photo 1
AUTELS et RETABLES
De style Louis XVI, le Maître-autel et son retable, - ( inscrits depuis 1972 au titre des objets mobiliers classés monuments historiques ) - : ailes du grand retable avec ses deux statues et ses consoles d’applique, autel et sa contre-table ) ont bénéficié au premier quart du 19ème siècle des talents d’Antoine TOSTIVINT, sculpteur , œuvres en bois peints et imitations marbres. photos 2 et 3.
Sur les retables latéraux on a sculpté et doré des attributs religieux : mitres - photo 4
Épiscopales, tiares pontificales, étoles, crosses, encensoirs, vases sacrés, groupés en trophées et liés de rubans ou de cordelière
Le Maître-autel est depuis complété par un ouvrage réalisé face à la NEF - photo 5- par l’entreprise Poirier de la Roctais en Landujan. Ce dernier est consacré le dimanche 20 septembre 1970 par Monseigneur RIOPEL, assisté de M. ORHANT, vicaire général, en présence des chanoines DEFFAINS et GROUSSARD, participaient à la cérémonie ; l’abbé HALLOUX, recteur, MARECHAL, ancien recteur à La Chapelle du lou, les abbés PORCHER et SAVIN, aumôniers à la tour St Joseph.
L’animation des chants fut assurée par les PSDP
En amont de la cérémonie religieuse, un accueil avait été organisé au Presbytère par M. CORNIER, maire, FARAMIN, maire de Montauban de B. et Conseiller Général, BUSNEL, maire la Chapelle du Lou